Chapitre 2 : Rémanence d’Innocence
C’était le milieu de l’après-midi mais Trixie était toujours au lit. Clouée par la fatigue, son mal de tête et ses courbatures qui commençaient tout juste à diminuer.
Ce n’était pas très grave. Après tout, c’était dimanche. Son seul jour de repos. Elle avait le droit de flemmarder toute la journée si elle le souhaitait. Elle pensait qu’elle l’avait bien mérité après cette longue semaine de travail et d’entraînement.
Malheureusement pour elle, elle entendit la porte de la chambre qu’elle empruntait chez les Pie, s’ouvrir avec un grincement qui réveilla sa douleur crânienne. La magia fatiguée hésita entre se cacher sous ses draps et faire la morte, ou jeter un coup d’œil pour savoir qui pouvait bien oser la déranger lors de son repos bien mérité. Elle choisit de faire le premier.
— Bonjour Trixie. Réveille-toi, mon père souhaite te voir maintenant, entendit-elle Maud lui annoncer.
— Ça peut pas attendre demain ? râla-t-elle.
Ou le mois prochain ? Le temps que Trixie sorte du lit...
— Non.
— Pourquoi ?
— C’est important.
— Peut-être, mais est-ce que c’est urgent ? tenta-t-elle de négocier.
— Oui, c’est urgent, Trixie, répondit Maud d’un ton neutre avec une très légère dose d’agacement.
— Eurrr... Trixie a le temps de se changer ? renonça-t-elle.
— Oui.
La magia entendit la porte se refermer avec un autre grincement qui résonna dans sa tête, elle avait vraiment trop utiliser de magie cette semaine.
Aller, plus vite Trixie sera sortie du lit, plus vite elle pourra voir ce que le boss veut, plus vite elle pourra retourner au lit... avec de la chance, s’encouragea-t-elle.
Elle prit miraculeusement moins d’une minute pour sortir du lit, elle s’étira et alla vers l’armoire. Elle en sortit des vêtements de divers nuance de bleu et laissa sa cape et son chapeau violet dedans. Elle se changea rapidement dans la pièce et se recoiffa vite fait. Puis, elle sortit par la porte et descendit l’escalier pour rejoindre le salon.
Igneous Rock était assis à la table du salon avec sa femme et chacun avait un café à moitié bu devant eux.
— Bonjour Trixie, voudriez-vous un café. Sans vouloir être vexant, vous avez l’air d’en avoir besoin.
La fatiguée cligna de ses yeux cernés.
— Euh... Bonjours. Trixie veut bien un café.
Peut-être que ça fera partir le mal de tête...
Sans attendre un mot de son mari, Cloudy Quartz finit son propre café et se leva pour se diriger vers la cuisine, alors que Trixie s’assit en face d’Igneous Rock.
— Je suis navré de vous déranger pendant votre jour de repos. Mais j’aimerai que nous discutions de votre entraînement en ce qui concerne l’art de la chasse aux démons, expliqua le vieux terra.
En plus de l’entraînement physique et magique pour maîtriser ses nouveaux pouvoirs de chasseuse de démon, Trixie avait le droit à des cours sur les différents démons et comment les chasser. C’était au cas où elle changerait d’avis et choisirait de rentrer au service d’Equestria pour chasser ces monstres du pays au péril de sa vie. La magia avait quand même accepté ces cours, car elle s’était dit que ça pourrait lui permettre d’ajouter de la crédibilité à ses contes pour enfants, si elle choisissait d’y intégrer des démons.
— J’aimerai que demain, vous passiez à la pratique en partant en chasse, proposa Igneous Rock.
— Trixie refuse, répondit-elle trop rapidement.
Il était hors de question qu’elle parte mettre sa vie en danger pour chasser et combattre une engeance du Tartare. Ce n’était pas parce que ça faisait deux semaines qu’elle s’entraînerait à être chasseuse de démon qu’elle voulait le devenir. Elle le refusait toujours catégoriquement. Elle voulait juste réapprendre à maîtriser sa magie et sa force, rien de plus.
— Laissez-moi finir, s’il vous plaît. Jamais je vous enverrais seule chasser un démon. Pas avec votre niveau actuelle. Vous serez accompagnée par ma fille, Maud, négocia Igneous Rock.
— Trixie refuse toujours.
Elle pouvait être accompagnée d’une armée qu’elle dirait toujours non.
— Vous serez payé double de votre salaire semestrielle, plus la moitié de la prime verser par la Couronne pour la chasse, et vous serez libre le reste de la journée, finit Igneous Rock alors que Cloudy Quartz arriva avec le café de la magia qui avait des bits dans les yeux.
— Trixie vous écoute, céda-t-elle.
Le chasseur de démon à la retraite laissa Trixie prendre une gorgée de son café avant de commencer à expliquer la mission :
— Quelqu’un vient d’acheter un vieux manoir à Rockville. Après une visite de son nouveau bien, il déclara l’endroit hanté. Il voudrait se débarrasser de ce qui est sûrement un démon de l’esprit de bas niveau. Vous vous rappelez de ce qu’est un démon de l’esprit, n’est-ce pas Trixie ?
Trixie hocha la tête. Quand elle remarqua qu’Igneous Rock attendait qu’elle récite la leçon, elle soupira intérieurement.
— Les démons de l’esprit naissent d’âmes tourmentées qui ne peuvent rejoindre l’Élysée. Ils sont pour la plupart inconscient de leur mort et on l’apparence d’un spectre ou d’un fantôme. Ils peuvent devenir invisible et sont intangibles, donc seul la magie ou l’argent peut les atteindre. Les plus faibles ne peuvent pas quitter l’endroit d’où ils sont morts. Ils aiment tourmenter les vivants et les terrifier avant de les achever.
— Bien, complimenta Igneous Rock, donc, à moins d’un imprévu, celui-ci ne pourra pas s’échapper. Ce qui en fait une cible facile pour un chasseur de démon, parfait pour une introduction au métier. Le plus difficile sera de le débusquer, mais je ne vous demande pas de le faire. Vous avez juste à observer Maud travailler, c’est tout.
Ça à l’air trop facile... Et c’était richement payé. Trixie pourrait presque croire qu’il y avait un piège, mais elle ne voyait pas comment ou même pourquoi il y en aurait un. Elle voulait plus que tout sortir de sa situation actuelle le plus vite possible, le travaille à la ferme de roche ne lui correspondait absolument pas. Et c’était éreintant. Mais pour ça, il lui fallait de l’argent, suffisamment pour reprendre ses spectacles de magie. Elle ne pouvait pas refuser une telle offre.
— Trixie accepte, mais elle le fera que pour l’argent.
— Bien sûr. Vous serez demandée à huit heures demain. Vous pourrez retourner à votre repos après votre café, finit Igneous Rock.
******
— Oui je suis bien, Silver Whiskers, le propriétaire du manoir Crescent, et vous êtes ?
— Vous avez signalé ce manoir comme étant hanté, nous sommes venus régler le problème, expliqua Maud, alors que Trixie se tenait en arrière sur le patio d’un luxurieux manoir non-hanté. Pourquoi il a besoin d’un second manoir dans la même ville ?
— Oh très bien. Vous avez besoin de l’adresse ? demanda le terra gris d’âge moyen.
— Non, nous l’avons. Nous aimerons juste avoir plus de détail, qu’avez-vous remarqué d’anormal pour l’avoir déclaré hanté ? Questionna la chasseuse de démon.
— Hum, et bien c’est simple. Je l’ai visité pour vérifier son état avant d’y faire des travaux de rénovation, raconta Silver Whiskers. L’ambiance y était sombre et peu rassurante. J’avais malgré tout visité le rez-de-chaussée. Quand, revenu au hall, j’ai entendu un vacarme. Il y avait des cris, des coups et je crois bien, des pleurs aussi. Je n’ai pas cherché à comprendre, j’ai prit mes jambes à mon cou.
— Vous n’avez aucune idée d’où les bruits pouvaient provenir ? demanda Maud.
— Non. Ça résonnait dans tout le manoir, c’était terrifiant.
— Vous l’avez acheté sans le visiter ? S’intrigua Trixie.
— Oui, c’était une vente aux enchères. On m’a dit que le propriétaire précédent est mort. Enfin on suppose qu’il est mort. Il a complètement disparu avec son fils, depuis trois ans, je crois. Le manoir a été ensuite complétement abandonné et la mairie la mit aux enchères pour une somme modique. J’en ai profité. Je veux le restaurer pour le revendre à bon prix.
— Il vivait seul avec son fils ? Investigua Maud.
— Oui, je crois bien que la mère est morte peu après la naissance du fils, et que les domestiques sont parties pour je ne sais quelle raison. Je ne les connais pas, j’ai juste entendu des racontars.
— Merci pour ces informations. Nous reviendrons quand le problème sera réglé, affirma Maud.
******
Trixie et Maud se tenaient devant le portail du manoir hanté, qui avait effectivement l’air peu rassurant. L’aspect défraîchit des murs gris, les tuiles du toit noir manquantes et le jardin complètement abandonner devait y être pour quelque chose. Le temps très nuageux de ce matin n’arrangeait rien, Trixie voulait déjà être ailleurs.
Sans un mot, la terra ouvrit le portail en fer forgé et entra dans le jardin, marchant sur le chemin de dalles. Après une brève hésitation, Trixie la suivit.
À mi-chemin, le saphir des Lulamoon se mit à briller, incitant l’envie de faire demi-tour à la magia. Elle ne voulait pas paraître lâche, alors elle repensa à l’argent pour s’encourager. Elle avait juste à rester en arrière et regarder Maud. Simplement ça et elle serra payé et pourra même acheter sa caravane et ses accessoires de magie un peu plus tôt que prévu.
Avec une confiance renouvelée, Trixie monta les marches du patio et entra dans le manoir après Maud. Elles arrivèrent dans un grand hall en longueur, avec un immense lustre luxurieux qui pendait au milieu de la pièce et deux imposants escaliers courbés en face menant à une mezzanine.
Maud referme la porte d’entrée, les laissant avec le peu de lumière qui perçait à travers les nuages puis les quelques fenêtres du manoir.
— N’utilise pas ta magie pour créer plus de lumière, chuchota-t-elle, les démons de l’esprit ne se montrent pas à la lumière.
— Et on doit chasser le démon à l’aveugle ? se moqua Trixie.
— Mon père ne t’a pas appris à voir dans le noir ? Les Lulamoon peuvent le faire normalement.
La magia râla. Igneous Rock lui avait effectivement apprit un sort de nyctalopie, mais elle aurait honte d’admettre qu’elle avait encore du mal à le lancer, et que ça lui demandait plus de concentration que ça le devrait. Elle décida de ne pas l’essayer pour le moment.
Maud commença à avancer vers la porte la plus proche à gauche de la pièce. Trixie la suivit, le plancher grinçait à chacun de ses pas.
Elles entrèrent à l’extrémité d’un long couloir, qui, sur leur droite, s’enfonçait dans les ténèbres, seulement éclairé par la fenêtre à leur gauche. Trixie n’avait aucune envie d’y aller. Elle fut ravie quand elle vit que Maud prit simplement la porte en face.
Le duo fit un simple tour rapide de la pièce avant de ressortir dans le couloir pour aller dans la pièce d’à côté, un peu plus loin dans les ténèbres, pour recommencer le processus.
La magia craintive suivit la chasseuse de démon tout du long, regardant à chaque recoin et faisant attention à chaque son. Elle marchait lentement, hésitant plus d’une fois à essayer son sort de nyctalopie tellement elle n’y voyait rien. Elle ne savait pas comment Maud arrivait à se diriger et à voir dans ce noir de plus en plus présent.
Elle sursauta et tourna vite le regard vers un énième crissement. Ce n’est que le bois qui travaille, rien de plus. Quand elle retourna le regard vers Maud, celle-ci avait disparut. Et merde, pensa-t-elle.
Trixie était dans une grande cuisine, éclairée par une simple fenêtre qui donnait sur le côté opposé au soleil. Autant dire qu’elle n’y voyait que grâce à la capacité naturelle de ses yeux à s’habituer à la pénombre et à voir un semblant de quelque chose. Il y avait deux portes, l’une menant à une salle à manger qu’elles avaient déjà visitée, et l’autre retournait dans le couloir.
Se disant qu’il était plus logique que Maud soit allée dans le couloir, Trixie alla dans cette direction. Elle était maintenant dans l’extrémité sombre du couloir, et il n’y avait bien sûr personne. Trixie entendit un grincement au loin.
— Maud ? Appela-t-elle avec hésitation sans obtenir de réponse.
Elle alla vers la dernière porte au bout du couloir, seule endroit inexploré de ce coin du bâtiment. Quand elle ouvrit la porte, quelque chose tomba de derrière, Trixie réussit à l’esquiver de justesse. En regardant mieux, elle vit que l’objet, qui était maintenant au sol après un rebond, n’était d’autre qu’un balai et que la porte menait à un placard à balais.
Trixie respira un coup, quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle sursauta, cria et se retourna brusquement, utilisant sa magie pour éclairer quoi que ce soit qui l’agressait. Si c’était le démon de l’esprit, il disparaîtrait sûrement si il n’aime pas la lumière.
— Éteints moi ça, ordonna Maud qui détourna la tête pour éviter d’être éblouie par la lumière.
La magia souffla de soulagement et éteignit son cristal.
BAM !!
Trixie sursauta et leva la tête vers le bruit soudain. Q-quoi encore ?
AAAHHH !! BAM !!
— J’ai déjà fouillé tout le rez-de-chaussée, ça ne peut provenir que de l’étage, affirma Maud.
AAARRGGHHH !!! BAM !!
La terra prit la magia par le poignet et commença à courir en direction du hall. Trixie voulut protester, mais elle était trop terrifiée par les cris et les coups. Et maintenant des pleurs, elle pouvait les entendre résonné arrivée au hall.
Maud lâcha Trixie et commença à monter les escaliers. La magicienne terrifiée hésita à fuir par la porte d’entrée. Elle commença à se tourner vers la sortie quand Maud l’interrompit :
— Tu vas encore fuir ? Comme à chaque fois ?
Même si c’était toujours de sa même voix stoïque, Trixie pouvait sentir le reproche. Elle se retourna vers Maud se sentant d’abord insultée avant de se rendre compte d’elle-même de l’évidence qu’elle ne pouvait nier.
À Poneyville, à ses deux humiliations, elle avait fui. À chaque spectacle hué depuis, elle avait fui. De la ferme de roche pour récupérer l’amulette Almarra, elle avait fui. À Canterlot, après la perte de sa grand-mère, elle n’avait tenu que le peu de temps qui lui restait pour obtenir son diplôme avant de fuir. Elle ne voulait pas l’admettre, c’était indigne de l’image de la Grande et Puissante Trixie, mais tout ce qu’elle avait fait était de fuir un problème pour finir par en fuir un autre.
AAAAARRRRGGGGHHHHH !!!!! BAM !!
Trixie sursauta, mais ne fuit pas. Elle était toujours terrifiée, mais elle pouvait penser rationnellement. Un démon les attendaient là-haut, certes. Mais elle était en compagnie d’une chasseuse de démon expérimentée qu’elle avait déjà vu en action. Elle était difficilement en réel danger.
Et si elle voulait être la Grande et Puissante Trixie, elle devait arrêter de fuir.
Maud la regarda un instant puis commença à monter les escaliers, en compagnie de la magicienne ambulante et du brouhaha plus qu’inquiétant.
— Les bruits émanant d’un démon de l’esprit sont en réalité des sorts d’illusion, expliqua Maud en montant les marches. Peux-tu le vérifier, Trixie ?
L’illusion était le domaine de prédilection de la magicienne, c’était ce qu’il lui avait valu son diplôme à l’école pour Magia Surdoué de Celestia. Elle avait récemment appris, de la part d’Igneous Rock, que c’était aussi grâce à la princesse Luna si elle était aussi douée. Ça faisait partie des pouvoirs qu’elle avait donnés aux Lulamoon, avec la magie de la nuit et l’oniromancie.
Trixie pouvait le vérifier, les sons d’illusion avaient tendance à plus résonner que les autres sons sans s’arrêter aux murs.
Elle se concentra et écouta attentivement les sons. Les cris, les coups, puis les pleurs. Les cris étaient puissants, de plus en plus, à un niveau maintenant inhumain. À un niveau où ils résonnaient sur les murs à les faire trembler. Les coups faisaient vibrer en rythme toute la structure. Elle pouvait sentir chaque impact résonner jusque dans ses jambes. Les pleurs étaient puissants mais doux, ils résonnaient comme un écho et leur volume étaient constants malgré leurs approches. Trixie savait que son analyse annonçait un imprévu.
— Les pleurs sont des illusions, les coups et les cris sont réelles, affirma-t-elle.
— Reste sur tes gardes, lui conseilla Maud.
Elles continuèrent à avancer vers la cacophonie, vers une porte au bout d’un couloir. Maud fit apparaître une pioche dans sa main et ouvrit la porte d’un coup sec.
Les coups et les cris s’arrêtèrent, alors qu’elles découvrirent une chambre avec des impacts de poing dans chaque mur. Contre celui de droite était un enfant magia avec l’apparence d’un spectre qui pleurait abondamment. Face à lui était une bête à la peau rouge proportionner comme un gorille mal nourri, portant des vêtements déchirés, qui regardaient les nouvelles arrivées avec des yeux jaunes brillant terrifiant.
Maud commença à approcher violemment, mais la bête s’enfuit hors de porter du coup de pioche, puis réussit à fuir avec une vitesse surhumaine à travers la seule fenêtre de la pièce.
— Occupe-toi de l’esprit, je me charge de la colère ! ordonna la chasseuse de démon à la magicienne.
— C-comment ça ?
— Tue-le !! fit Maud avant de sauter par la fenêtre à son tour.
Le... le tuer ? Trixie se tourna vers l’enfant spectre qui pleurait. Mais c’est un gosse !
Elle ne pouvait pas le tuer ! C’était peut-être un démon de l’esprit, mais il avait l’apparence d’un enfant de dix ans en pyjama qui pleurait ! Elle ne pouvait pas.
Elle regarda l’enfant pleurer un moment. Trixie ne peut pas.
L’enfant continua de pleurer. Mais Trixie peut peut-être le calmer.
La magicienne s’approcha de l’enfant prudemment, en remarquant un nombre tellement plus important d’impact de poing sur le mur derrière lui qu’il était troué.
— Chut, chut, tout va bien, le méchant est parti maintenant. Tout va bien, essaya-t-elle de le rassurer, mais il continua à pleurer.
Elle s’agenouilla devant lui et voulu mettre une main sur sa tête mais la rétracta vite quand elle passa au travers de celle-ci. Ils sont intangibles, c’est vrai.
— Tout va bien, tout va bien. Tu veux que Trixie te raconte une histoire ? Trixie s’assit face à lui alors qu’il fit un faible hochement de tête en nettoyant ses yeux malgré les pleure qui continuaient. Trixie va te raconter une histoire.
La magicienne se racla la gorge alors qu’elle choisit rapidement une histoire de son répertoire.
— Il était une fois, une jeune magicienne ambulante qui arriva dans une ville pour son tout premier spectacle de magie.
Trixie fit apparaître entre elle et l’enfant, l’image d’une jeune femme aux cheveux blonds et à la cape et au chapeau violet. L’enfant regarda l’illusion, en continuant à sécher ses larmes. Essayant de retenir ses hoquets pour écouter l’histoire.
— La jeune magicienne alla voir le maire de la ville. Trixie fit apparaître un vieux monsieur dans un costume chic pour représenter le maire. “S’il vous plaît, monsieur le maire, j’aimerais votre autorisation pour faire un spectacle de magie sur la place centrale de votre charmante ville,” demanda la magicienne.
Trixie utilisa sa magie pour faire parler l’illusion du maire avec une voix d’homme tout en l’animant.
— “Oh. Alors comme ça, vous voulez faire un spectacle de magie dans ma ville ? Sachez, que je n’accepte pas n’importe quel saltimbanque. Vous devrez faire vos preuves !”
L’enfant avait enfin fini de pleurer et prêtait toute son attention à l’histoire de Trixie, maintenant il s’agissait de réussir à le faire sourire.
— “Mais comment puis-je faire mes preuves ?” demanda la magicienne.
— “Simple. Nous avons un maître magicien qui réside aux abords de la ville. Allez le trouver et impressionnez-le ! Si vous réussissez, j’accepterai que vous fassiez votre spectacle,” défia le maire.
L’illusion de la jeune magicienne prit un air inquiet.
— “Mais comment pourrais-je impressionner un maître de l’art de la magie ? Je ne fais que commencer dans le métier.” S’inquiéta la jeune magicienne.
— “Vous abandonnez déjà ?” jaugea le maire.
— “Non, je vais essayer.”
— “Très bien, mais personne n’a réussi à l’impressionner en dix ans !”
Trixie fit disparaître le maire avec un ‘pop’ comique qui mit un petit sourire au visage de l’enfant.
— La jeune magicienne partie inquiète de la mairie et alla à une grande tour d’ivoire qui surplombait la ville.
Trixie fit apparaître la tour au sommet d’une falaise surplombant la ville.
— C’était de toute évidence la demeure du maître magicien.
Avec un joli effet de zoom sur la base de la tour, elle plaça la jeune magicienne devant la porte d’entrée.
— La jeune magicienne ambulante alla avec hésitation, frapper à la porte.
Toc, toc, toc.
— La porte s’ouvrit, mais personne n’était derrière. La jeune magicienne se demanda qui avait bien pu ouvrir la porte si il n’y avait personne. Elle s’avança et appela : “Hello ! Il y a quelqu’un ?”
— “Oui, je suis là,” répondit une voix d’homme de derrière elle, la faisant sursauter.
Trixie fit apparaître un homme plutôt enrober portant une cape et un haut-de-forme noir. Alors que la jeune magicienne le regarda, avant de se tourner vers la porte, puis vers l’homme à nouveau.
— “J’arrive à vous surprendre avec un simple sort de téléportation silencieux et un de manipulation d’objet sans aura. Vous commencez mal si vous voulez m’impressionner,” dénigra le maître magicien.
— “Mais comment savez-vous que je suis là pour vous impressionner ?” S’interrogea la jeune magicienne.
— “Vous continuez mal. Je suis un maître magicien !” Affirma-t-il comme si cela répondait à la question de la jeune magicienne.
L’enfant faisait une expression qui disait à Trixie qu’il n’aimait pas le maître magicien.
— La jeune magicienne ambulante qui était pas sûre d’elle avant, l’était encore moins maintenant. Elle pensa brièvement à se déclarer vaincue. Mais être magicienne ambulante était son rêve. Et si elle réussissait à impressionner le maître magicien, son rêve allait devenir réalité. Remplie de détermination, elle tira un paquet de carte de sa poche.
Quand l’illusion de la jeune magicienne sortit le paquet de carte, le visage de l’homme se tordit comme si elle l’avait insulté.
— “Un simple tour de carte ! Il va falloir faire mieux que ça !” Les tours de magie à base de carte était un classique qui ne demandait même pas de magie, le maître magicien devait tous les connaître. Mais justement, si elle arrivait à l’impressionner avec ça, elle aura réussit haut la main.
— “V-veuillez mélanger le paquet,” fit la jeune magicienne en tendant avec hésitation son jeu de carte vers le maître magicien.
Trixie mit un air hautain sur le visage du maître magicien et il prit le paquet de carte en le mélangeant très soigneusement, en l’inspectant avant de le redonner à la jeune magicienne.
— “Veuillez tirer une carte,” demanda la magicienne.
Le maître magicien leva les yeux au ciel et tira une carte.
— Veux-tu participer au tour de magie ? Demanda Trixie à l’enfant avec sa voix non-narrative.
— Oui, acquiesça-t-il faiblement d’une voix résonnante et distante en hochant la tête.
Le maître magicien montra alors la carte qui était un cinq de pic à l’enfant en faisant attention à ce que la jeune magicienne ne la voit pas.
— “Vous pouvez me la redonner sans me la montrer,” dit la jeune magicienne en remettant la carte au sommet du paquet sans la regarder. Elle mélangea alors le paquet.
Trixie fit mélanger méthodiquement le paquet à la jeune magicienne.
— “Pfff. Je vois ce que vous faites ! Vous mélanger le paquet en faisant attention à ce que la carte choisie soit toujours en dessus ou en dessous du paquet ! Pour qui me prenez-vous,” accusa le maître magicien.
— “Vous n’avez pas confiance. Très bien, mélangez-vous même le paquet alors,” proposa la jeune magicienne en tendant le paquet. Le maître magicien prit le paquet et commença à le mélanger à nouveau. Soigneusement. En faisant en sorte que la carte qu’il avait tirée soit perdu à jamais quelque part dans le paquet, puis le remit à la jeune magicienne.
Trixie se pencha vers l’enfant.
— La jeune magicienne ambulante à besoin d’aide pour retrouver la carte, veux-tu l’aider ?
L’enfant hocha la tête.
— Dit après moi : Abracadabra !
— Abracadabra, fit l’enfant.
— Plus fort ! Abracadabra !
— Abracadabra ! Cria l’enfant d’une voix qui résonna dans toute la pièce en étant douce à la fois.
— La jeune magicienne tapa un doigt sur le paquet. “Hé ! Vous avez triché ! La carte que vous avez choisie n’est pas dans le paquet mais dans votre poche !” Accusa la jeune magicienne.
— “Vous m’insultez ! Jamais je ne tricherai ! Voyez-vous même, mes poches sont vides,” affirma-t-il en retournant ses poches, une carte en tomba.
Le maître magicien regarda avec un étonnement comique le cinq de pic au sol, faisant rire l’enfant.
— “Alors, vous êtes étonné par un simple sort de repérage sans aura et une téléportation d’objet silencieuse ?” Souris la jeune magicienne victorieuse.
— Le maître magicien, qui se retrouva sans mot, finit par sourire et applaudir. “Bien joué, bien joué. Vous avez réussi à m’impressionner. Bravo, vous pouvez faire votre spectacle. Mais dites-moi, quel est votre nom ?”
— “Aurora Discovery,” répondit la jeune magicienne.
— “Vous n’avez pas de nom de scène ?” demanda le maître magicien.
La jeune magicienne secoua négativement la tête.
— “Très bien, vous serez alors... l’Incroyable et l’Audacieuse Aurora !!” Et ainsi la jeune magicienne ambulante, pu faire son premier spectacle de magie. Avec les années le nom de l’Incroyable et l’Audacieuse Aurora fit plusieurs fois le tour d'Equestria comme la plus grande magicienne ambulante du mon–
— Qu’est-ce que tu fais Trixie ? Interrompit Maud, qui était revenue par la fenêtre semble-t-il, toujours armée de sa pioche.
Le sort d’illusion de Trixie, m’étant glorieusement en avant Aurora, disparut d’un coup alors qu’elle regarda craintivement la chasseuse de démon.
— Euh... Je lui raconte une histoire... dit-elle sachant que sa réponse ne satisfera pas Maud.
— À un démon. Tu racontes une histoire à un démon alors que je t’avais demandé de le tuer, s’indigna Maud.
— Mais c’est un enfant ! Et c’était pas dans le contrat ! Protesta Trixie en désignant l’enfant.
Maud soupira et leva sa pioche dont le métal changea brusquement de couleur pour devenir argenté.
— C’est plus un enfant, il en a juste l’apparence.
Trixie se leva et se positionna entre l’enfant et Maud.
— Attends, qu’est-ce que tu fais ?
— Je vais tuer le démon, répondit platement Maud comme si elle ne se rendait pas compte qu’elle parlait d’un enfant.
— Arrête, je ne vais pas te laisser faire ça– Aïe !
Trixie sentit une vive douleur dans son cou alors qu’un poids s’ajouta à l’arrière de son épaule. L’enfant avait sauté sur elle et était en train de la mordre au cou, aspirant son énergie vitale.
Maud réagit rapidement et planta sa pioche dans l’arrière de la tête du démon, qui disparût soudainement sous forme de petite lumière bleu virevoltante.
— Bien, retournons voir le propriétaire du manoir maintenant, dit Maud après avoir fait disparaître son arme.
Le poids de ce qui venait de se produire fit s’effondrer Trixie mais Maud la rattrapa.
— Y-y avait aucun moyen de l-le sauver ?
— Il était déjà mort. La seule chose qu’on pouvait faire, c’était d’empêcher des victimes supplémentaire. Et maintenant il peut rejoindre l’Élysée en paix.
Mais il avait agi comme un enfant devant son histoire malgré le fait qu’il aurait très bien pu l’attaquer pendant. Trixie jeta un dernier regard vers le mur où était l’enfant, là où les impacts de poings étaient le plus nombreux, et s’en alla suivre Maud.