Chapitre 5 : Nobles Problèmes
Le repas n’avait pas commencé, ils s’installaient à peine à une des tables de la terrasse d’un des plus grands restaurants de Canterlot. Rarity avait rejoint le célèbre couple à une dizaine de minutes de marches d’ici. Et depuis elle sentait que quelque chose n’allait effectivement pas entre Fancy Pants et Fleur de Lys.
Le noble était ravi de voir Rarity, il fut le premier à saluer son amie fashionista. Bien qu’il fût coupé par sa femme qui, encore plus enjouée, s’était précipitée sur sa camarade magia pour l’enlacer.
Les choses, jusque-là, avaient l’air d’aller bien.
Puis, sur le trajet, Fleur de Lys conversa avec Rarity en laissant complétement de côté son mari. La fashionista ne put entendre la voix de Fancy Pants que quand ils furent arrivés et qu’il demanda leur réservation au magia à l’accueil du restaurant.
Ils étaient maintenant assis à une table ronde, Fleur de Lys plus proche de Rarity que de Fancy Pants. L’élément de générosité se demandait si la célèbre mannequin ne se sentirait pas mieux si son mari n’était pas là, aussi discret soit-il.
Rarity voulait malgré ça passer un bon repas avec eux, et que tous en profitent. Elle prit le menu devant elle, imitant le couple, et le lut. Et ne put s’empêcher de s’étouffer brièvement face aux prix astronomiques de chaque plat et boisson.
Chose normale dans un quartier de la capitale aussi riche que celui-ci. Chose inexistante à Poneyville. Même Rarity, aussi émerveillée soit-elle par la vie de noble de Canterlot, avait dû mal à voir autant de zéro à la fois juste pour de la nourriture. En plus, les noms des plats étaient beaucoup trop longs pour donner une idée quelconque du goût que ça pouvait avoir. Sans parler des ingrédients exotiques dont certain était jusque-là inconnue pour la fashionista.
— Alors Rarity, qu’est-ce qui te fait envie ? demanda Fleur de Lys.
— Euh… Peut-être la raviole de homard aux fines herbes avec son bouillon aux senteurs de safran ?
Elle avait choisi celui au nom le moins long, espérant que c’était aussi le plat le moins cher. Même si elle mangeait avec l’un des couples les plus fortunés d’Equestria, elle ne voulait pas qu’ils se retrouvent avec une note trop salée.
Elle s’inquiétait très probablement pour rien. Ils avaient suffisamment d’argent pour acheter le restaurant s’ils le voulaient.
— Je l’avais pris une fois, c’était pas mal. Mais je pense que tu devrais commencer par une entrée. Je ne voudrais pas que tu aies encore faim après. Pourquoi pas le foie gras poêlé au caramel de cidre, tombé de cèpes au cumin, shiso rouge ? J’y ne l’ai toujours pas essayé.
— Euh… Oui, pourquoi pas.
Elle n’avait aucune idée du goût que ça pouvait avoir.
— Très bien, je vais prendre la même chose, affirma Fleur de Lys en posant sa carte de menu sans se donner la peine de demander à Fancy Pants ce qu’il voulait. Alors, je ne t’ai pas encore demandé, ma chère Rarity. Mais qu’as-tu pensé de ce couronnement ?
— C’était excellent. Twilight était ravie. Nous l’étions tous.
— Je n’en doute pas. Les robes que tu as conçues étaient magnifiques. Ta robe en particulier. J’ai eu du mal à en détacher mon regard. Les couleurs t’aillaient à merveille. Les plumes étaient sublimes, et les courbes naturelles de ton corps étaient parfaitement misent en valeur. Je serai ravie d’être à un défilé de mode avec une robe conçus par tes soins.
— C’est trop d’honneur, vraiment, remercia Rarity qui pensa à essayer de faire parler celui mis de côté par sa femme. Et vous Fancy Pants, qu’avez-vous pensé du couronnement ?
— Oh. Ma foi, c’était une somptueuse cérémonie. Voir le pays évoluer vers un âge d’harmonie et d’amitié ne peut être que bénéfique pour tout le monde. Ça me ravit de voir Equestria briller ainsi, surtout pour le peuple de cristal. Ceux qui leur sont arrivés est atroce et se retrouver mille ans dans le futur dans un monde maintenant étranger ne peut être que bouleversent. Les accueillir en ami dans un pays prospère et en paix ne peut qu’être que rassurant pour eux.
Le serveur arriva, coupant Fancy Pants au bonheur de Fleur de Lys qui ne le cachait pas bien. La mannequin annonça son choix et celui de Rarity et laissa Fancy Pants commander du vin en plus de sa propre entrée.
Le serveur repartit et Fleur de Lys enchaîna la conversation.
— C’est vrai que ma vaillante Rarity à dû combattre les pires monstres d’Equestria. Et garde malgré tout une telle beauté ! Je me souvins du jour où Nightmare Moon est apparue. J’étais moi-même à Poneyville pour la Célébration du Soleil d’Été.
— Vraiment ? S’étonna Rarity, ne l’ayant pas remarqué ce jour-là.
— Oui. Je ne rate jamais cette cérémonie depuis toute petite. C’était ma première fois dans cette charmante petite bourgade. J’avais fait le tour de la ville dans l’après-midi avant que ça commence. Et je dois dire que ta boutique ma sautée aux yeux. Son style m’a rappelé celui de Canterlot, un véritable coup de fraîcheur dans ce lieu étranger. J’aurais adoré visiter l’intérieur mais c’était fermé.
Rarity était sûrement en train de faire les dernières décorations de la cérémonie à ce moment.
— J’adorerais t’inviter à la prochaine célébration, continua Fleur de Lys. Mais je suis sûre que tu y seras avec tes amies. J’y guetterai ta présence. Et je te demanderai de m’habiller avant, finit-elle avec un clin d’œil.
Fancy Pants prit brièvement un air blasé. De “l’habiller” ? Rarity se demandait si Fleur de Lys n’essayait pas de lui faire des avances ? Non, son mari était juste là quand même. Même si les choses allaient mal dans son couple, la mannequin n’oserait pas.
Le serveur revint avec les entrées, les distribua et repartit en leur souhaitant un bon repas. Rarity regarda son assiette joliment présentée, bien qu’il n’y ait pas grand-chose à présenter malgré le nom à rallonge du plat. C’était une entrée après tout, la suite serra surement plus consistante.
Elle l’espérait.
— Excusez-moi un instant. Je dois aller au petit coin, annonça Fancy Pants se levant de son siège pour se diriger vers les toilettes.
Fleur de Lys l’ignora totalement alors que Rarity lui fit un sourire avant de se tourner vers la mannequin qui commença à attaquer son entrée. Avec toutes les manières attendues de la noblesse. La fashionista avait l’impression de manger comme Applejack à côté, et seulement parce qu’elle n'oserait jamais s’abaisser au niveau de Rainbow ou de Pinkie. Mais Fleur de Lys avait une telle délicatesse à amener sa nourriture à ses lèvres roses, sans laisser la moindre trace.
L’observée s’arrêta et tourna les yeux vers celle qui la regardait et sourit :
— Tu aimes ce que tu vois ?
Rarity secoua la tête furieusement. Elle se faisait réellement draguer ? Vraiment ? Fleur de Lys avait tellement abandonné son mari qu’elle se mettait à séduire à tout-va ? Elle ne voulait pas mettre son nez dans cette histoire, mais elle devait faire quelque chose. Ça ne pouvait que mal finir, sinon.
— Fleur de Lys, commença-t-elle déterminer à mettre le sujet sur la table. Est-ce que tout va bien avec Fancy Pants ?
Le sourire de la mannequin fana.
— Oui, tout va bien, nia-t-elle.
— Tu peux me le dire. Ça se voit. En fait, je ne suis même pas sûre que tu l’aies regardé une seule fois depuis le début. Et si je le peux, j’aimerais aider.
Fleur de Lys soupira en posant ses couverts.
— Je pense que si c’est toi, je peux te le dire. Disons, que la vie avec Fancy Pants est… ennuyeuse. Il a ses secrets, beaucoup de secrets, puisqu’il est haut placé dans la noblesse. Il est toujours occupé partout, et me laisse de côté. Il fait des grandes choses sans prévenir. Il ne me parle presque plus et… Ma carrière de mannequin à beau me tenir, moi aussi, occupée, je m’ennuie. Canterlot m’ennuie aussi. Je rêve de quelque chose de nouveau. De nouveau paysage, de nouvelle expérience. D’histoire aventureuse et… romantique, finit-elle en mettant sa main par-dessus celle de Rarity, la regardant droit dans les yeux.
La fashionista était figée. Gênée. Et se sentait maladroite. Elle essaya d’ignorer les avances évidentes et de se concentrer sur le problème. Même si c’était triste, honnêtement, elle pensait que ce couple était perdu d’avance. Mais elle devait malgré tout proposer quelque chose pour que ça se passe bien entre Fleur de Lys et Fancy Pants, que ce soit dans l’amour ou le divorce.
— Tu devrais lui en parler.
Fleur de Lys lâcha la main figée de Rarity, et regarda devant elle, pensive.
— Peut-être. Mais seulement si tu m’accompagnes faire du shopping, finit-elle par sourire.
— Je suis sérieuse, tu devrais vraiment lui en parler, insista Rarity.
— Et je le suis tout autant. Je le ferai seulement si on fait du shopping ensemble après le repas.
Rarity soupira et se retrouva à accepter l’invitation. C’était mieux que si la mannequin refusait d’en parler à son mari.
Fancy Pants revint et reprit sa place. Fleur de Lys se tourna pour la première fois vers lui :
— Après le repas, j’irais faire du shopping avec Rarity, entre filles, insista-t-elle bien sur le dernier mot.
Fancy Pants leva les yeux au ciel, et Rarity lui fit un sourire peiné. Elle espérait qu’il ne regrettait pas de l’avoir invité pour autant.
******
La gueule de bois commençait enfin à passer, son mal de tête atroce diminuait. Hier avait été le couronnement de la “princesse” Twilight Sparkle. Et Trixie n’avait cessé d’y penser avec rage. Elle avait bu toute la journée, sans compter, pour essayer de ne penser à rien. Mais cela ne servit finalement qu’à lui donner la migraine de sa vie.
Elle était dans sa caravane au large d’Hoofington à proximité de l’écurie où était son cheval. Allongée dans le lit peu confortable, mais suffisant. Le bras droit sur le front, les yeux sommeillant. Le ventre gargouillant.
Elle ne savait pas l’heure qu’il était, et elle n’était même pas sûr si elle avait mangé hier. Elle devrait finir par se lever pour aller chercher à manger. De par ses souvenirs flous, elle savait qu’il ne restait plus grand-chose à béqueter dans sa caravane. Mais maintenant elle avait l’incapacité, si ce n’était la flemme de bouger. Elle attendit un énième gargouillement.
Sa faim finit par vaincre sa fatigue et sa gueule de bois et elle se força à se lever.
Elle prit sa gourde qui trainait sur son bureau et but une gorger d’eau. Elle vérifia si elle était habillée convenablement pour sortir. Elle l’était, bien que ses vêtements étaient quelques peu froissés. Elle prit son fameux chapeau de magicienne qui traînait et y entreposa magiquement sa gourde avant de le mettre sur sa tête et d’enfiler sa cape assortie.
Elle sortit lentement de sa caravane, le soleil éblouissant ses yeux et faisant renaître son mal de tête.
Elle hésita un instant à rentrer pour se cacher de cet astre à la lumière imposante, mais son ventre gronda à nouveau.
Elle s’avança et jeta un œil à sa magnifique caravane violette aux décorations multiples et principalement dorée. Et la redécouvrit vandalisée par des insultes répétitives qui manquaient cruellement d’inspiration.
Ça faisait une semaine que de mystérieux harceleurs avec décidé de décorer sa caravane avec leurs écrits à l’orthographe approximative et aux couleurs ne s’accordant même pas avec les décorations, tel que sa marque de beauté surplombant là où le mur s’abaisse pour former la scène.
Elle soupira et décida de la nettoyer une énième fois après avoir mangé.
Elle se dirigea vers l’auberge de la grenouille qui rote, les mains dans les poches. Elle n’était pas de très bonne humeur. Triste que malgré ses tentatives honnêtes de remonter sa réputation et de se racheter, les gens ne se souviennent que de ses erreurs passées.
Elle avait combattu les monstres du Tartare pour protéger le peuple ! Elle s’était téléportée au-devant du danger à Dodge City pour arrêter un démon de terre de la taille d’un Ursa qui as bien failli écraser toute la ville. Elle avait tué son premier démon de la souillure d’un rayon de la nuit au cimetière de Vanhoover, protégeant de sa vie le fossoyeur. Elle avait même servi d’appât pour attirer un démon de l’orgueil dans un piège à Los Pegasus !
Que fallait-il de plus pour qu’enfin ils oublient le sombre passé de la magicienne ambulante ?
Que fallait-il pour qu’ils arrêtent de la traiter de menteuse et de tyran ?
Tout ça était de la faute de cette foutue “princesse” !
Si elle et ses amies avaient compris, ne serait-ce que le principe de base, de raconter des histoires pour émerveiller et faire rêver les enfants et les gens. Elle n’en serait pas là. Cette ignare, naïve, abrutie, Twilight Sparkle ne méritait nullement le titre de “princesse”. Comment Celestia ou Luna pouvait lui accorder ça ? Elle ne méritait rien.
Certes, à en croire les racontars, les journaux et autres, c’était soi-disant grâce à elle que Luna était revenue et n’était plus Nightmare Moon. C’était aussi grâce à elle que le seigneur de chaos, Discord n’était pas en train de mettre sans dessus-dessous le monde entier. C’était grâce à elle que les changelins ne se nourrissaient pas de l’amour des gens d’Equestria. Et c’était grâce à elle que l’Empire de Cristal était réapparu avec son peuple.
Mais elle avait ridiculisé et ruiné la carrière de Trixie ! Ça aurait dû contrebalancer tout ça ! Ou au moins compté pour quelque chose ! Ruiner la vie ne serait-ce que d’une personne et surtout de la Grande et Puissante Trixie aurait dû lui retirer tout droit à un titre quelconque !
Si les gens refusaient d’oublier les erreurs de la magicienne pourquoi ignorer celle de Twilight ?
Une pomme vint interrompe ses pensées bouillonnantes en s’écrasant sur sa mâchoire. Explosant, comme si elle avait été jetée sur un mur de béton à très grande vitesse. La chasseuse de démon ne ressentit qu’une légère sensation de choc et sa tête tourna plus de surprise qu’à cause de l’impact.
Elle était quand même vexée et encore plus énervée qu’elle l’était déjà.
— Hé ! C’est à toi que je parle, stupide magicienne !
En colère, elle se tourna avec un regard noir vers un adolescent proche de la majorité. Ce magia portait des vêtements riches sortant du décor plutôt pauvre d’Hoofington et avait l’air d’avoir pris sa pomme d’un étale quelconque du marché de la ville. Un des deux gros bras qu’il avait l’air de l’accompagner était en train de s’excuser et de payer la pomme à la place du sale môme, à la terra fâchée qui tenait l’étalage. L’autre regardait Trixie derrière ses lunettes de soleil.
— Qu’est-ce qu’une menteuse et tyran telle que toi fous ici ? ajouta l’adolescent mal élevé. Tu gâches la vue !
Ce n’était malheureusement pas la première fois que Trixie se retrouva dans une situation similaire depuis l’incident de l’Ursa à Poneyville. Avant, elle bredouillait des insultes, en cherchant à contester ceux de l’autre. Ça finissait toujours par une humiliation pour la magicienne ambulante qui finit par fuir.
Mais aujourd’hui, Trixie avait appris de ces fois passées. Elle garda son calme le plus possible. Elle n’avait aucune raison d’être impressionnée par un gamin et deux gardes du corps. Elle était maintenant une chasseuse de démon, une tueuse d’engeance du Tartare. Elle ne se laisserait pas se faire humilier.
Plus jamais.
— Trixie va où elle le veut, et elle n’est pas d’humeur.
— Quoi ? Tu crois qu’une faiblarde telle que toi me fais peur ? Tu ferais mieux de t’exiler du pays après ce que tu as fait à la princesse Twilight et à Poneyville !
Trixie bouillonnait quand même. Entre le couronnement de sa pire ennemie, le vandalisme répété de sa caravane et maintenant ça. Elle avait envie de désintégrer cet imbécile pour passer ses nerfs. Et techniquement, elle le pouvait.
Si elle oubliait les passants qui avaient bien sûr arrêté leurs actions et regardait maintenant la scène devant-eux, s’accumulant petit à petit. Si elle voulait que les gens viennent à son spectacle samedi, la respecte à nouveau, et qu’elle soit célébrée. Elle devait ne pas faire de vague. Elle devait se calmer et être la plus maligne des deux.
Elle inspira et expira lentement. Puis s’approcha du jeune magia avec sa colère toujours présente. Les deux gardes du corps se mirent devant l’adolescent, la menaçant de leur présence. Menace qu’elle ignora.
— Alors, comme ça. On est fou gaga de Twilight ? se moqua-t-elle.
— C’est princesse Twilight ! reprocha le fils de riche. Et évidemment ! C’était la plus puissante magia du monde avant d’être une almarra ! Elle a inventé une nouvelle magie à elle toute seule ! Rien à voir avec une menteuse prétendant vaincre des Ursa Major telle que toi !
— Et à quel point es-tu fort, et penses-tu glorifier son nom, cacher derrière tes deux gorilles ?
Le garçon s’avança et passa devant ses gardes du corps pour être nez à nez avec Trixie.
— J’ai pas peur de toi, cracha-t-il. Et je peux largement te donner une leçon, si c’est ce que tu veux !
— Vraiment ? Sourit la magicienne d’un air de défi.
Ils se regardèrent dans les yeux pendant un moment. Le garçon fâché mais quelque peu hésitant, et Trixie souriante avec toute sa colère emmagasinée.
Le cristal de l’adolescent brilla, maintenant chargé de magie pour impressionner Trixie. Ce qui ne fonctionna pas, évidemment. Aucune personne aussi jeune pouvait avoir suffisamment de puissance magique pour impressionner la chasseuse de démon.
Après un moment où elle commençait à s’ennuyer, voyant que le gamin hésitait à l’attaquer. Elle produit, avec sa magie d’illusion, un bruit de feu d’artifice que tout le monde crut provenir du ciel et de loin. Le garçon surprit par le son soudain, laissa un rayon magique partir de son cristal, droit sur la magicienne.
Celle-ci esquiva facilement, laissant le rayon se perdre sans but en direction du ciel. Le gamin remarqua la vitesse de Trixie qui le surpris.
— Impressionnant, ironisa la magicienne.
Le jeune homme insulté, serra les dents. Ses deux gorilles s’approchèrent de lui mais ne réussirent pas à l’empêcher de porter un coup de poing que Trixie esquiva tout aussi facilement.
— Tu y vas déjà au poing ? Tu n’as donc que si peu de magie ? Continua de se moquer la magicienne.
Elle était en train de complétement le ridiculisé. Comme l’avait fait Twilight avec elle. Et une partie sombre en elle voulait espérer que cette “princesse” serait la prochaine humiliée par ses soins. Mais même avec ses pouvoirs de chasseuse de démon, elle ne savait honnêtement pas si elle pouvait égaliser la réserve magique d’une almarra.
— J’ai encore plein de magie en réserve, tu vas voir ! rétorqua l’adolescent en chargeant à nouveau son cristal.
Ses deux gardes du corps le prirent par les épaules.
— Ça suffit, gronda l’un d’eux. Votre père ne serait pas fier d’une telle scène.
— Ta gueule ! Je ne vais pas me laisser insulter par cette abrutie ! T’aurais dû être une sale terra à servir les nobles ! Tu ne mérites même pas d’être une magia !
Trixie regarda les deux gardes du corps terras alors que sa colère et son plaisir d’humilier cette vermine partirent ensemble. Devoir garder un sale garnement pareil qui les traite en esclave devait être plus que difficile à supporter. Elle soupira.
Pendant que les deux gardes du corps le maintenaient et qu’il se débattait, elle mit un doigt sur le cristal chauffant de magie de l’adolescent et usa de ses pouvoirs d’oniromancie pour l’endormir.
— Il va faire un petit dodo un moment. Ce sera plus facile pour vous de vous en occuper.
Les deux hommes partirent sans mots en transportant le garçon qui commençait à ronfler. Trixie ignora la foule qui s’écarta de son chemin emmenant à l’auberge.
Après avoir mangé, elle retravaillera plus sérieusement le script de son spectacle. Elle n’avait pas envie qu’il tourne au vinaigre comme cette situation tendue aurait pu le devenir.
******
Rarity ne savait pas où se mettre.
Fleur de Lys avait demandé qu’elle lui choisisse une tenue et était maintenant en train de se changer dans la cabine d’essayage d’un magasin de vêtement de luxe. Et après, elles allaient inverser les rôles.
La fashionista avait peur de la tenue que Fleur de Lys pouvait lui choisir et surtout aux compliments probablement exagérés qu’elle pourrait faire ensuite pour la draguer. Même si celle-ci s’était modérée dans ses propos depuis que Rarity lui avait demandé de parler à Fancy Pants de ce qui n’allait pas entre eux.
Le pauvre noble était parti dans son coin après le repas alors que sa femme lui a peine adresser un en revoir formelle avant d’emporter avec joie Rarity dans cet après-midi shopping improvisé.
L’élément de générosité se sentait mal pour Fancy Pants.
Fleur de Lys tira le rideau et sortit de la cabine avec un simple haut cyan clair, sous une élégante veste légère rose pâle. Un pantalon crème et des escarpins blanc finissait le tableau.
— Alors ? demanda la mannequin avec expectation.
Honnêtement, Rarity pensa que si Fleur de Lys ne l’avait pas pressé dans les rayons, elle aurait pu trouver mieux. Mais à quoi bon ? Peu importe les vêtements, Fleur de Lys les portaient à merveilles.
— Ça te va à ravir.
— Merci, dit-elle en baissant les yeux pour vérifier sa tenue. Je suis contente que tu l’aies choisie. Je manque d’ensemble peu élaborer. On m’offre toujours des vêtements de grand luxe qui prenne un quart d’heure à enfiler.
Elle leva les yeux vers Rarity et son sourire devint plus grand. Celui de la fashionista était plus forcé.
— Rentre là-dedans ! ordonna joyeusement Fleur de Lys en la forçant à rentrer dans la cabine. Je vais te chercher une superbe tenue. Tu vas adorer. Je reviens tout de suite.
Et elle partit en fermant le rideau. Rarity était craintive. Mais aussi, elle ne pouvait s’empêcher d’être impatiente de voir la tenue qu’allait lui choisir Fleur de Lys.
Au bout de quelques minutes de suspense, la magia aux cheveux rose clair revint avec une série de vêtements en pressant Rarity de les enfiler.
Celle-ci, derrière le rideau, ne put même pas prendre la peine de les inspecter avant de les mettre. Une fois changée, elle se regarda un instant et fût rassurée que Fleur de Lys ne lui avait rien donné d’embarrassant à porter. Elle tira le rideau et sortit de la cabine.
Elle portait maintenant une robe courte rose clair au décolleté carré, aux épaules bouffantes, et aux manches courtes. Complétant la tenue était une ceinture grise ornée de saphirs, un short noir et des bottes noires à talon.
Rarity attendit un moment la réaction de Fleur de Lys qui… elle rougissait ?
— Oh ! sortit-elle de sa rêverie. Excuse-moi. Tu es sublime. Je ne m’attendais pas à ce que ça t’aille si bien. Tu es… magnifique.
La fashionista était plus que gênée maintenant, et elle rougissait à son tour. Vraiment ? Rarity savait qu’elle avait bonne figure, elle travaillait durement pour la garder après tout. Mais au point de laisser sans voix la “plus belle mannequin de ce siècle”, comme disaient les journaux ? Peut-être que Fleur de Lys en faisait trop. Après tout, celle-ci n’arrêtait pas de la complimenter aujourd’hui.
Mais elle avait l’air honnête. Rarity avait envie de prendre le compliment.
— Allons nous rechanger, j’aimerais visiter une autre boutique, proposa Fleur de Lys.
Chacune se mit dans une cabine d’essayage et se rechangèrent dans leur tenue de la journée, avant de passer en caisse. Fleur de Lys acheta les vêtements que lui avait fait essayer Rarity et lui offrit l’ensemble qu’elle lui avait choisi. L’élément de générosité voulait payer pour elle-même mais face à l’insistance de la star elle céda.
Fleur de Lys précipita alors Rarity jusqu’à une bijouterie. Elles parcoururent les bijoux exposés, tous plus magnifique les uns que les autres. Commentant la beauté de ceux qui leur sautaient aux yeux.
La magia aux cheveux violets finit par s’arrêter sur un bracelet fin en argent incrusté d’un rubis. Certes, elle préférait les saphirs, mais ce rubis était particulièrement magnifique. Tellement qu’elle avait l’impression que ses yeux pouvaient y plonger et se perdre dans sa beauté rougeoyante pour de bon.
— Madame ! J’aimerais acheter ce bracelet, annonça Fleur de Lys à la vendeuse désignant celui que Rarity regardait avec intensité, avant de se tourner vers elle. Je veux te l’offrir.
— Tu m’as déjà offert la tenue. Je ne peux pas accepter.
— Laisse-moi être la générosité pour une fois, sourit Fleur de Lys avant de prendre un air plus songeur et triste. Et… disons que comme ça si les choses se passent mal avec Fancy. J’aurais un endroit où aller.
Elle sourit et fit un clin d’œil à Rarity qui ne sut que répondre. La mannequin sortit sa carte de paiement et acheta le bracelet pour ensuite le passer à la fashionista.
— Merci beaucoup, Fleur de Lys.